Berlin décliné en vers et mots


En nous inspirant d’un poème de Paul Boldt sur le Potsdamer Platz et d’un extrait d’un livre écrit par Thomas Wolfe décrivant le Kurfürstendamm, nous avons à notre tour fait crisser notre plume sur le papier. Ainsi, Sara a écrit un texte en français et Ariane un poème en allemand. Nous avons décrit l'ambiance générale que nous avons respectivement ressentie sur ces lieux emblématiques de Berlin. De cette manière, nous avons remarqué une évolution depuis le siècle passé.

Ariane PETERSCHMITT


Wir haben über zwei Örtlichkeiten, dem Kurfürstendamm und den Potsdamer Platz, und deren Entwicklung geschrieben. Wir ließen uns von einem von Paul Boldt geschriebenen Gedicht und einem von Thomas Wolfe geschriebenen Textausschnitt inspirieren. Wir beschäftigten uns mit den Veränderungen dieser Orte während des letzten Jahrhunderts und versuchten deren Atmosphäre und Charakter mit unseren Worten aufzunehmen.

Sara VOGD SÀNCHEZ





Paul Boldt, Auf der Terrasse des Café Josty, 1912

Der Potsdamer Platz in ewigem Gebrüll
Vergletschert alle hallenden Lawinen
Der Straßentakte: Trams auf Eisenschienen,
Automobile und den Menschenmüll.
Die Menschen rinnen über den Asphalt,
Ameisenemsig, wie Eidechsen flink.
Stirne und Hände, von Gedanken blink,
Schwimmen wie Sonnenlicht durch dunklen Wald.
Nachtregen hüllt den Platz in eine Höhle,
Wo Fledermäuse, weiß, mit Flügeln schlagen
Und lila Quallen liegen - bunte Öle;
Die mehren sich, zerschnitten von den Wagen.─
Aufspritzt Berlin, des Tages glitzernd Nest,
Vom Rauch der Nacht wie Eiter einer Pest.



Paul Boldt est un auteur allemand né fin 1885 en Prusse-Orientale et mort en mars 1921 à Fribourg-en-Brisgau. Écrivain s’attachant à l’expressionisme littéraire allemand, il connut son apogée au cours de la Première Guerre Mondiale. Il a étudié la philologie à Munich, Marbourg et Berlin. A partir de 1912, il publia dans le journal politico-littéraire « Die Aktion » des poèmes à succès, abandonnant ainsi ses études car fasciné par la ville de Berlin.  Boldt y mena une vie vagabonde en explorant les « gouffres » de la capitale allemande, tout en évitant les cercles d’artistes. Il publia son unique recueil de poèmes « Junge Pferde! Junge Pferde! » et ne publia plus que très rarement par la suite.


Le poème « Auf der Terrasse des Café Josty » a été édité en 1912 et son dernier poème connu en 1918.


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Extrait du livre „Es führt kein Weg zurück“ pendant les jeux olympiques de 1936 à Berlin écrit par Thomas Wolfe, un poète américain


„Es war ein grauer Morgen. Der Kurfürstendamm unter ihm lag still und leer da, nur hin und wieder ein Auto, das leise Summen eines Fahrrades oder der spärlich dünne Klang morgendlicher Schritte eines Menschen, der munter zur Arbeit ging. Die schönen Baumkronen, die in der Mitte des Fahrdammes die Straßenbahnschienen überwölbten, hatten ihre sommerliche Frische bereits verloren: das intensive dunkelgrün der deutschen Bäume, das grünste Grün auf Erden, das ein Gefühl von märchenhaften Waldesdunkel und von zauberhafter Kühle erweckt. Die Blätter waren nun verblichen, staubig und hier und da schon herbstlich vergilbt. Die saubere cremefarbene Straßenbahn glitt blitzend vorbei wie ein hübsches Spielzeug; es einen zischenden Ton auf den Schienen und an den Kontakten der Oberleitung: der einzige Lärm, den diese Straßenbahn machte. Keine Spur von Rattern wie bei der amerikanischen Straßenbahn. Sogar die kleinen Pflastersteine zwischen den Schiene waren so tadellos sauber, als wäre jeder einzelne eben erst gründlich mit dem Besen abgekehrt worden, und die Grasstreifen zu beiden Seiten der Schienen waren so samtgrün wie ein Oxforder Rasenplatz.“





Thomas Wolfe - situation en espace et temps

Thomas Wolfe est un écrivain du XXème siècle. Il est né en 1900 à Asheville en Caroline du Nord aux États-Unis. Il a fait ses études à l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill et Harvard, mais là-bas il était plutôt confronté à des échecs dans le domaine de la poésie et en tant qu’acteur. C’était aussi à cause de ces déceptions qu’il se sentait toujours plus relié à l’Europe et surtout à l’Allemagne. Il a même documenté l’atmosphère du national-socialisme en 1936 pendant les jeux olympiques à Berlin pendant cette époque de l’apogée de la xénophobie et de l’antisémitisme. Avec un regard critique il a décrit sur l’emprisonnement d’un juif et a déjà reconnu et décrit le problème même avant que les déportations aient commencé. En Allemagne, il a été découvert par l’éditeur du nom d’Ernst Rowohlt qui était un des éditeurs les plus importants de l’époque. Thomas Wolfe se sentait toujours mieux accueilli, plus renommé et plus valorisé à Berlin que dans son pays d’origine.

Une citation pour donner une image de sa relation avec la ville...

Dans une lettre il écrit:

"Eh bien, je suis arrivé une nuit à Berlin, quand j’avais 34 ans. Le lendemain, je me suis levé, je suis allé à l’ambassade américaine (pour recevoir des nouvelles) et soudain je suis devenu un homme (écrivain) célèbre."


Le Ku'damm

En me promenant sur le Ku'damm, je suis envahie par des multitudes d'impressions. Il y a dès 8 heures du matin une foule toujours en mouvement qui créé par cela, et par le trafic des voitures, une ambiance fébrile, tellement typique des grandes villes et que j'ai ressentie de la même façon à New York ou Londres. La masse se constitue des Berlinois qui suivent avec détermination leur chemin au travail ou pour faire leurs achats. Parmi le reste de la foule, toutes les nationalités se mélangent. En marchant sur le trottoir, j'entends les touristes japonais, le propriétaire italien du restaurant, les étudiants espagnols et beaucoup plus... Sur le Ku'damm, je vois toutes les classes sociales; sur le sol, sur les bancs et aux entrées du métro sont vautrés des pauvres accompagnés de chiens et de mauvaises odeurs. Ils n'existent pas pour l'homme d'affaire en costume élégant ou encore pour la femme russe avec son manteau de fourrure et un sac à main de marque. La misère est hélas partout la même, le dédain des riches aussi. Rien ne peut surprendre sur cette rue. Elle se transforme toujours: un jour, elle est une passerelle pour un défilé de mode, l'autre elle est un champ de course pour un marathon. Un mariage turc peut se manifester un jour d'été ou des manifestations politiques de toutes sortes.
Les grands et nombreux arbres qui bordent la rue ont déjà tout vu. Leurs branches sont en été d'un vert inoubliable et intensif et en hiver décorés par des milliers de guirlandes lumineuses à l'occasion de Noël. Elles obligent les passants à interrompre leur routine quotidienne et ainsi ressentir les émotions de joie et l'ambiance festive. Le Kurfürstendamm a un caractère difficile à saisir mais clairement présent et palpable. Les ruptures de l'architecture sont illustrées par une variété de style. La monotonie des bâtiments modernes aux immenses vitrines contraste avec une maison ornée de stuc faite à l'ancienne. Le Ku'damm symbolise l'ouverture au monde de la capitale allemande, en montrant sa vaste diversité.

Sara Vogd Sánchez 14.11.2014